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12/04/2016

'Nuit debout' : ce qui s'y vit réellement

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Anne Josnin participe à Nuit debout Calais :


 

<< Suite à ce que je vis d'une part avec Nuit Debout Calais, à mes échanges avec plusieurs d'entre-vous d'autre part, je voudrais vous communiquer ici quelques modestes réflexions.

Tout d'abord, face à l'argument défaitiste « cela ne peut pas aboutir, c'est voué à l'échec », etc : d'une part je l'entends pour moi comme être de facto complice de ceux qui ne veulent pas que ça change. Et cela je ne le veux plus.  D'autre part, et surtout, nous chrétiens n'avons qu'une Espérance et pas deux, non : c'est Jésus et Jésus seul. Ce qui nous donne une liberté d'engagement extraordinaire et non, comme c'est trop souvent compris,  une indifférence aux affaires de ce monde « vouées de toutes les façons à disparaître, n'est-ce-pas... » Nous n'agissons pas en fonction des critères de succès humain, mais en discernant à partir de cette unique Espérance en Christ: où, comment, pouvons-nous être témoin de cette Espérance?
Là où le Christ lui-même nous a montré la voie: là où les hommes souffrent. Là où ils ont faim, là où ils cherchent. Jésus répondant aux questions de la Samaritaine comme de Nicodème, nourrissant les foules de sa parole et de son pain multiplié et partagé.

Donc il me semble que le critère pour nous engager n'est pas: quel est le pourcentage de chances que cela aboutisse à une avancée positive ?, mais : Jésus est-il attendu ici ? Pas le label Jésus pour mettre en logo sur l'en-tête de sa société, de son parti ou de son faire-part de mariage : mais le Pain Vivant pour ceux qui ont vraiment faim et soif de Vérité !

Et de ce que j'ai pu vivre sur Calais, elle est là cette Faim de Dieu ! C'est une jeune anar qui, non contente de travailler dans la Jungle pour les migrants, y passe encore bénévolement tous ses week-ends.... Ce  sont des syndicalistes anticléricaux avec qui on échange sur l'abbé Lemire et ses jardins ouvriers... Ce sont ces jeunes qui choisissent courageusement des métiers en cohérence non avec leur niveau d'études mais avec leur conscience écologique... C'est cet ancien cadre sup' d'une grosse boîte d'import-export, qui se met au service de chacun en faisant les tâches les plus humbles, me glissant en douce au bout de plusieurs soirées partagées que c'est son divorce qui lui a tout appris, et qu'il lui faut encore apprendre à  s'abaisser.... C'est cette assistante sociale qui me confie ne plus dormir la nuit à penser à la misère humaine de ceux qu'elle suit pour le RSA...Ce sont ces étudiants qui viennent en stop, sac au dos, pour passer leurs vacances à aider les migrants, etc etc.

Enfin et surtout, même si cela n'engage que moi, je crois que Jésus nous attend dans la rue et sur nos places. Un Jésus déroutant, au rebours de tous nos plans, qui sans cesse nous met face à nos limites. Oui, souvent, nous n'avons que notre présence impuissante à offrir. Mais c'est je crois et ce dont ont le plus besoin nos concitoyens, non pas tant qu'on leur vende le paradis, politique ou religieux, que d'amitié authentique, et plus encore ce dont  a faim le Christ.  De notre amitié démunie. >>

A.J.  

 

 

nuit debout,calais

 

 

Commentaires

MERCI

> Merci de ce témoignage. Je participe à 'Nuit debout Paris'. Je ne me reconnais pas dans les insultes a priori des gens de droite des réseaux sociaux contre "les gauchos de la place de la République". Je me reconnais dans ce que tu écris, Anne que je ne connais pas mais qui sent les choses comme je les sens.
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Écrit par : Marie-Myriam / | 12/04/2016

LES INSULTEURS

> Gag : les aboyeurs de la super-droite twittos contre "les gauchos de Nuit debout" sont ainsi du côté de Valls et Cazeneuve, pourtant les Grands Satans à l'époque pas si lointaine des Manifs pour tous. Comme quoi dans tout homme de droite il y a un fusilleur de Communards impatient de s'exprimer.
"Au mur !", disait le capitaine,
La bouche pleine et buvant dur :
"Au mur !"
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Écrit par : Alain Tény / | 12/04/2016

Y ALLER

> Je reviens d'un passage de 2h place de la République. C'est une expérience à vivre, tellement plus enrichissante et vivante que la mascarade des élections et des campagnes. Notre place est là bas, assurément.
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Écrit par : FX / | 12/04/2016

MÉDIAS

> Merci pour ce témoignage
Bien sûr qu'une telle initiative est variée et ne peut être réduite à celle de bobos oisifs en mal de raison d'exister
Cependant ce qui est curieux c'est cet emballement médiatique. N'a t on pas ici une révolte qui finalement est inféodée au système libéral et qui va détourner la révolte légitime du peuple ?

Ludovic


[ PP à L. - Il y a eu succès médiatique pour l'encyclique, et elle n'est pas au service du système ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Ludovic / | 12/04/2016

HIDALGO PRIVATISE

> Et Madame Hidalgo qui accuse Nuit Debout de "privatiser l'espace public", elle qui livre les Serres d'Auteuil, le stade Hébert, le square Parodi, la Piscine Molitor, une partie de la place de la Concorde, le Champ de Mars aux intérêts de quelques-uns...
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Écrit par : Rémi / | 13/04/2016

FRÈRES ET SOEURS

> Oui, envoyés par Jésus pour le réconfort des pauvres et des indigents, parler par la voix du pauvre qu'on opprime, donner notre voix, donner notre présence, être ainsi aux côtés de Jésus et de Marie, préparer ainsi la voie au Christ en apportant l'Espérance, en agissant concrètement sur le terrain aux côtés de notre soeur anar et de notre frère musulman. Tout est lié !
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 13/04/2016

UN MONDE QUI TOMBE

> Ce temps, et ces témoignages me font de plus en plus penser aux 4° et 5° siècles, lorsque les élites intellectuelles de l’époque, les fils de hautes familles, formées dans les écoles de rhétoriques (l'équivalent de notre ENA), et voués aux plus hautes fonctions de l'Etat, allaient s'enfermer sur des iles ou des lieux désert pour y vivre un début de vie monastique, habillés comme des gueux, et travaillant la terre comme des esclaves, attirant le mépris de certains et l'admiration d'autres. Comme St Honorat et tous ses "frères" sur les iles de Lérins. Nous retrouvons cette quête de sens, soif d'absolu et rejet d'un monde qui tombe.
Qui leur portera l'eau vive ?
Cdt,
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Écrit par : bergil / | 13/04/2016

QUE FAIRE

> J'envie ceux qui peuvent aller participer aux "nuits debout". ici, dans le bocage, c'est moyen-moyen avec les vaches...
Sérieusement, se posera toujours cette question au bout du compte, celle de Lénine: "que faire?".
A un moment, il faudra agir, poser des choix et des actes. Lesquels? Et comment? J'ai peur de voir tout ça faire pschitt si une organisation ne se met pas en place. Il est facile d'éviter la hiérarchisation et les appétits de pouvoir par le tirage au sort et la collégialité, mais il faut mettre en place quelque chose, sinon cela restera un beau moment romantique et les "bourgeois" reprendront les choses en main comme toujours depuis deux siècles.
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Écrit par : VF / | 13/04/2016

LIBERTADOR

> viva el papa libertador !
vidéo du pape https://vimeo.com/161608466
ça correspond à l'intention du pélé 2016 annoncée ici il y a plusieurs mois.
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Écrit par : E Levavasseur / | 13/04/2016

"CATHOSPHÈRE" ?

> Malgré le dégoût instinctif que je ressens face à tout ce qui s'apparente...au désordre, je vais quand même essayer de faire un tour place de la République. Pour ne rien vous cacher, les endroits où l'on déblatère des heures, dans tous les sens, pour n'aboutir à rien de concret...au surplus ouverts à toutes les manipulations... c'est moyennement mon truc.
Et il faut reconnaître que dans la cathosphère en général, le mouvement ne suscite pas un enthousiasme débordant. Koz (tout comme les commentateurs de son blog) n'est pas fana plus que cela, c'est le moins que l'on puisse dire. Ce matin, dans son édito sur RND, Gérard Leclerc a eu des mots assez durs. De mémoire : "ersatz de mai 68, symptôme de la fin d'un cycle historique en phase de décomposition"...

Feld


[ PP à F. - Propos de gens qui n'y sont pas allés voir... Quant à la "cathosphère" française, elle développe des symptômes inquiétants. On peut s'inquiéter du dérapage hyper-droitier d'une part de ce tout petit monde intello-catho : dérapage qui est en train de le mener très loin, jusqu'à marquer une hostilité injurieuse envers le pape François...
Sur leur attitude envers le pape (non sur la Nuit debout, évidemment), j'ajoute ceci : ces personnages, respectés par une bourgeoisie machinale, abusent de la situation pour lui communiquer leurs propres crispations. Ça sent le fagot : et c'est désolant de la part de l'un d'eux, qu'on a connu mieux inspiré. ]

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Écrit par : Feld / | 13/04/2016

GAULTIER BÈS

> Des Veilleurs à Nuit Debout, l'interview de Gaultier Bès:
http://www.lavie.fr/actualite/france/quand-un-veilleur-observe-nuit-debout-13-04-2016-72208_4.php
______

Écrit par : Anne Josnin / | 14/04/2016

AGRESSIVE

> Très étrange en effet l'agressivité d'une partie des cathos contre Nuit debout, en particulier de la part de l'ex-veilleuse passée à l'UMP et à Sens commun. L'entretien de Gaultier Bès me paraît tellement plus évident !

Maud


[ PP à Maud - "l'ex-veilleuse passée à l'UMP" vient de conclure au nom de SC un accord avec les deux sous-tendances LR les plus moisies : l'UNI et La Droite forte. On ne peut imaginer plus ridicule liquidation de l'esprit des Veilleurs... ]

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Écrit par : Maud / | 14/04/2016

"JE SUIS ALLÉ PLUSIEURS FOIS PLACE DE LA RÉPUBLIQUE..."

> Merci Anne pour ce mot, merci à Patrice et Guillaume de Prémare qui sont les rares dans les médias catholiques (avec un bel édito de Paul Piccaretta) à s’intéresser à ce mouvement et les rares à ressentir son intuition prophétique ! 
Je suis allé plusieurs fois place de la République et je partage ton enthousiasme, bien sûr nous ne serons pas d'accord avec tous les stands de "Nuit debout" mais aujourd'hui je crois qu'il y a des priorités. La priorité c'est la convergence des luttes pour faire tomber la structure de pêché: l'ordre économique libéral et sa société.
Alors oui Anne je suis complètement avec toi, les attentistes et les grincheux sont les idiots utiles du système libéral capitaliste, soyons nombreux à "Nuit debout" participons aux AG et aux manifs contre la loi El Khomri et son monde! 
Pour la petite histoire et les plus frileux, F.Ruffin à l'initiative du mouvement et son journal 'Fakir' ne sont pas du tout des laicards forcenés, au contraire ils sont très ouvert au christianisme social, dans le film "Merci Patron" apparaît très souvent une sœur en usine qui travaillait chez Bernard Arnaud et je vous met en PJ, 4 pages d'un 'Fakir' de l'an dernier qui raconte la parcours d'Aurélie chrétienne OS en usine, c'est un véritable récit de sainteté et pourtant vous ne lirez pas ça dans La Croix! A lire absolument!
Amitiés et rdv à la République
______

Écrit par : Pierre Blanchard / | 14/04/2016

ACCORDS

> "On ne peut imaginer plus ridicule liquidation de l'esprit des Veilleurs" : vous verrez qu'il ne faudra pas non plus attendre longtemps avant que Nuit debout ne signe le même genre d'accord avec tel ou tel parti de la majorité actuelle, laquelle va tout faire pour cela. Cela fera une "convergence" de plus.

TM


[ PP à TM :
- Et alors ?
- Libre à vous de mépriser les gens qui participent aux Nuits debout pour échanger. Ici, nous ne les méprisons pas.
- Réponse à votre autre commentaire - Je vois depuis plusieurs semaines que vous devenez allergique à notre façon de poser les problèmes. J'en suis navré, mais nous ne changerons pas de regard pour autant. ]

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Écrit par : Thomas Mousset / | 15/04/2016

ATTENTION

> Loin de moi l'idée de vouloir disqualifier ce qui se dit sur Calais, je n'y étais pas.
Je dis cependant attention. Combien de chrétiens dans les années 50-60 ne se sont-ils pas extasiés devant les convergences (certes réelles) avec les communistes ?
C'est l'appareil de ces derniers qui les a ensuite croqués, soit en récupérant le travail des chrétiens, soit en absorbant purement et simplement certains de ceux-ci (j'ai connu dans les années 70-80 (et collaboré avec) quelques prêtres défroqués devenus syndicalistes, militants de gauche et désormais loin de l'Eglise...).
Un chrétien doit d'abord et avant tout rester soi-même, c'est à dire vrai disciple du Christ. Qu'il trouve sur le terrain des convergences de souci humanitaire et d'action c'est indéniable - et c'est tant mieux (beaucoup d'acteurs sociaux, non chrétiens, font un travail extraordinaire).
Ce n'est pas pour autant qu'il faille mettre en veille son discernement quant aux idéologies qui traversent les actions généreuses.
Je me suis occupé de migrants, j'étais et je suis resté chrétien. Nombre de ceux avec qui j'ai collaboré ont poursuivi la logique de leur appartenance politique et de leur vision sociétale. Outre le soutien à la liberté de l'avortement, ils ont naturellement milité pour le mariage pour tous et toutes ces sortes d'options qui ne sont pas précisément d'Eglise.
Ainsi, il faut rester lucide et ne pas trop idéaliser ce mouvement "Nuit debout" qui est avant tout un exutoire verbal, une soupape de décompression pour une société étouffée par une pensée unique aux accents totalitaires et autistes (cf l'ahurissant bilan de M. Hollande hier soir...).

RC


[ PP à RC :
- Voyez-vous un manque de lucidité dans un témoignage comme celui de Gaultier Bès ?
- Que 'Nuit debout" soit un exutoire verbal et une soupape de décompression, c'est exactement ce que nous constatons. Le devoir du chrétien est d'aller partout où l'on parle, et de participer aux discussions dans l'intention d'évangéliser.
- On ne peut pas comparer la situation de 2016 (absence de parti révolutionnaire, déboussolage général) avec la situation des années 1950-1960 (présence d'un PCF puissant et d'une idéologie communiste qui impressionnait encore)... ]

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Écrit par : Réginald de Coucy / | 15/04/2016

ASPECTS DIVERS

> Disons que c'est l'histoire habituelle: dire des choses vraies, ce n'est pas la même chose que dire la vérité.
Ce qui se vit "réellement" à Nuit Debout (du moins vu de Belgique), c'est ce que décrit Anne. Mais c'est aussi ce que pointe Gautier Bès (sectarisme gauchiste) avec ce que cela porte de limites (comme vient d'en faire l'expérience Alain Finkielkraut).

Luc

[ PP à Luc :
- Bien sûr.
- Comme tout phénomène sociologique, celui-là a divers aspects.
- C'est justement la difficulté à notre époque de subjectivismes tribaux exaspérés : obtenir que l'on veuille bien considérer tous les aspects, au lieu de se focaliser sur un seul d'entre eux... (celui qui semble conforter notre parti-pris en la matière). ]

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Écrit par : Luc / | 17/04/2016

PAISIBLEMENT

> Je suis passé place de la République vendredi soir (autour de 19h00), assez brièvement je dois l'avouer. Ce qui m'a frappé : le relatif ordre qui y régnait. Je m'attendais à voir des punks à chien vomissant dans les caniveaux, des professionnels de la manipulation gauchiste vociférant dans des hauts-parleurs, et toute cette sorte de choses... Il y en avait peut-être, mais je ne les ai pas vus... L'AG était en cours, et ça avait l'air de se passer paisiblement. Evidemment, la nuit, ce doit être autre chose...
Ce que j'ai vu (ou plutôt entrevu, encore une fois j'y suis resté peu de temps) : une foule - plutôt jeune, moyenne d'âge 30 ans à la louche- à la fois anxieuse et désireuse d'agir.
Caractère prophétique ? Je ne sais pas ... Mais les paroles du pape François (qui, par rapport à celles de ses prédécesseurs, présentent l'indéniable avantage de pouvoir être balancées telles que dans un tel cadre) pourraient y trouver un écho...
ps : j'ai été très surpris de la violente réaction sur le sujet de V. Loupan, au grand débat de vendredi matin...
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Écrit par : Feld / | 17/04/2016

Ajout à mon commentaire précédent :

> Avec, bien sûr, le risque pour le "porteur de parole papale" de s'y faire casser la g...(ou tout du moins de se faire prier de quitter les lieux, comme d'autres ont pu en faire récemment l'expérience...ça, il faut reconnaître que ce n'était pas très habile ! )

F.


[ PP à F. - Si vous faites allusion à l'incident Finkielkraut, je ne crois pas qu'on puisse le comparer avec ce qui se passerait si quelqu'un venait s'exprimer sur les mêmes thèmes (et le même ton) que le pape François. Finky n'a d'ailleurs pas pu prendre la parole, à supposer qu'il en ait eu l'intention ; c'est sa seule arrivée qui a mis le feu aux poudres. Explication : le mythe Renaud Camus... ]
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Écrit par : Feld | 17/04/2016

SUR LE FOND

> Chose terrible (à laquelle je devrais pourtant m'habituer, mais je n'y arrive toujours pas) : voir des personnes d'accord sur le fond s'étriper mutuellement, prisonniers de leurs réflexes sociologiques. Plus j'avance dans la vie, plus je me rends compte que la plupart des gens - moi y compris, mais je ne veux pas le voir, j'en suis certain- vivent et comprennent le monde au travers de leur bulle mentale. Bulle indestructible et intraversable, verrouillée de l'intérieur.
A ce propos : j'avais évoqué il y quelque temps un projet assez intéressant de "camping participatif" en Ardèche :
http://www.labeaumeaucoeur.fr
Je me disais que ces personnes n'étaient certainement pas chrétiennes. Effectivement, sur la page "naturisme" de leur site (dimension qui fait partie intégrante de leur projet), il est écrit, à côté d'autres considérations dont on peut également discuter le bien-fondé : "Choix idéologique (...) Pour affirmer notre liberté d'être et manifester notre opposition totale aux religions liberticides."
http://www.labeaumeaucoeur.fr/naturisme.html
Ah là là... alors qu'ils sont, même sans le savoir, largement en phase avec "Laudato si"...
J'ai quand même bien envie de les soutenir, ces petits jeunes (apparemment un couple de trentenaires) !
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Écrit par : Feld / | 17/04/2016

MACRON

> Une donnée à avoir en tête : dans l'opinion, M. Macron est plus populaire que "Nuit debout".
Hélas...

F.

[ PP à F. - Il faut s'interroger sur la pertinence de ces sondages. Que mesurent-ils ? en réalité, le taux de "vu-à-la-télé". La télé a beaucoup montré Macron ? le téléspectateur en déduit que Macron sera l'événement... Il ne reste plus qu'à sonder le téléspectateur, et il répond que l'avenir comporte Macron. Les sondages sont (souvent) des prophéties calibrées pour être auto-réalisatrices.
Mais le sont-elles ? On a vu que non à plusieurs reprises : ainsi le cas de Simone Veil, favorite de tous les sondages qui n'a jamais réussi à se faire élire quelque part...
Ce que je dis-là ne s'applique évidemment qu'aux résultats de sondages "tangents" : non aux résultats à 60 ou 70%, trop massifs pour être simplement le produit des médias.
- Encore un élément : dans le cas de Macron, une part des sondages s'explique par un certain "degré zéro" de la réflexion. Genre : "il est jeune et beau gosse..." (sic). ]

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Écrit par : Feld / | 17/04/2016

DISCUSSION

> Un allergique évite, autant que faire se peut, de s'exposer aux allergènes qui l'incommodent. Lisant ce blog et les commentateurs avec grand intérêt depuis 8 ans maintenant, ainsi que vous le savez, et lisant vos livres, je m'étonne de votre réponse.
A ce propos, je viens de terminer "L'écologie de la Bible à nos jours", ouvrage remarquable, fort bien documenté, dont la trame historico-biblique établit clairement l'ancienneté de la conscience écologique du christianisme et permet de situer précisément les points de rupture dans l'histoire dans les rapports entretenus par l'homme avec son environnement naturel.
Par ailleurs, je n'ai pas plus de mépris pour les observateurs de "Nuit debout" qui interviennent ici que je n'en ai pour ceux qui suivent les Veilleurs. Je passerai à l'occasion place de la République, entre deux échauffourées, pour me faire une idée moi aussi.
A. Finkielkraut semble au contraire très remonté, lui qui affirme (je tiens l'adresse vers la vidéo à votre disposition) : "On a purifié la place de la République de ma présence" puis "J'ai subi cette purification avec mon épouse". Notez l'emploi à dessein du terme "purifié" et "purification". Bientôt, à l'entendre, "Nuit debout" va devenir Nuit de Cristal… on ne se refait pas. L'académicien, qui affirma en 2005 que "ce pays" (la France) "mérite notre haine", et les manifestants qui l'ont viré se sont lancés mutuellement les accusations habituelles de "facho".
Ce pays part en vrille.

TM


[ PP à TM :

- Vous connaissant, je sais que vous participez à ce blog depuis longtemps. D'où mon souci en voyant apparaître dans vos messages, depuis quelque temps, des sonorités dépressives à propos de ce qui se passe dans l'Eglise ; sonorités que je trouve singulières dans la mesure où nous, ici, nous avons plutôt tendance à trouver jubilatoire le pontificat de François...
D'où mon choix du mot "allergique", qui ne porte condamnation en rien et ne crée pas de dialectique sur le fond ; on peut être allergique aux pollens (qui ne sont pas des poisons). Question de sensibilité, disent les spécialistes !

- Sur Finkielkraut :
Ayant une grande sympathie intellectuelle pour lui depuis vingt ans (les débats de Montpellier), je l'ai vu avec inquiétude se lier avec un personnage comme Renaud Camus, prendre des positions phobiques à l'encontre des Palestiniens, et cesser d'être l'homme de toutes les nuances irrévérencieuses pour devenir, comme on dit (trop) sur les plateaux télé, un personnage "clivant"...
L'image publique du personnage, c. à d. l'effet qu'il fait (et qu'il ne peut contrôler), éclipse sa pensée profonde qui est bien plus riche et diverse ; d'où le sentiment d'injustice que l'intellectuel éprouve sincèrement quand son image le fait huer dans la rue.
Mais quand M. Ciotti (spécialiste des délires d'interprétation : cf. l'affaire de la fausse agression des jeunes femmes nudistes) clame que la Nuit debout est une abomination des Rouges, c'est le retour des vieilles transes de la droite devant Mai 68 "complot international ourdi par le KGB".
Je ne me réjouis pas de la prévisible victoire électorale de ces ahuris. ]

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Écrit par : Thomas Mousset / | 17/04/2016

CIOTTI

> surtout quand on pense que Ciotti a voté la scandaleuse réforme du code électoral réduisant le temps de parole des candidats autres que PS, LR, UDI, EELV et FG ! Dans ces conditions, pas étonnant que les gens cherchent d'autres moyens d'expression !
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Écrit par : a. ancelin / | 18/04/2016

LA RACINE ?

> read:http://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/quand-fr%c3%a9d%c3%a9ric-lordon-d%c3%a9voile-linqui%c3%a9tant-projet-de-nuit-debout/ar-BBsdYQK?li=BBoJIji
Qu'en penser ? Pas d'effet sans cause, certainement !
Sur le seul plan réflexif : quelle est LA racine-source de 'nuit debout'?

Gérald


[ PP à G. - je lis ce lien et je vous dis mon impression. ]

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Écrit par : Gérald / | 25/04/2016

UNE RETERRITORIALISATION DU POLITIQUE

> Une autre lecture, par une des nombreuses commissions des NuitDebout: https://lundi.am/construire-l-hacienda-bruler-les-palais
Ce qui se vit à NuitDebout Calais est en effet différent de ce qui se vit à NuitDebout Paris, et même à NuitDebout Saint-Omer, à quelques encablures. Parce que les NuitDebout sont d'abord une "reterritorialisation" du politique, une reconquête, place publique après place publique, de l'espace commun pour le rendre à la souveraineté populaire. Non pas le peuple en soi, comme concept philosophique, mais très concrètement les gens d'ici, qui ne sont pas le gens de là-bas.
Si chaque NuitDebout a son accent propre, toutes les NuitDebout sont en échange permanent, souvent informel, d'abord grâce à ceux qui vont de l'une à l'autre selon leurs pérégrinations personnelles, en colporteurs réinventés, ensuite via les réseaux sociaux, mais qui ne peuvent être sollicités avec justesse que par ceux qui ont la pratique réelle des places. Retour au réel exige!, qui va petit à petit faire éclater, qui a déjà commencé à le faire, toutes nos bulles idéologiques, non parce que tous les discours se valent (NuitDebout ce ne sont que des gens convaincus de la justesse de leurs opinions diverses, et les débats n'y sont pas mous!!) mais parce que rien ne vaut la personne, là à côté de moi, partageant le froid du soir, la pluie du ciel et les pavés de la place, et que d'être ensemble ici et maintenant, au lieu d'être enfermé chacun chez soi dans cet intemporel de la matrice, nous rend tellement heureux, tellement heureux: enfin!!
Se vivre en frères remet à leur juste place nos convictions riches de leurs diversités et de leurs oppositions: celle du service commun de la vie, de toute vie, et d'abord de celle que je croise au hasard de mon chemin, à l'informel de nos places.
______

Écrit par : Anne Josnin / | 26/04/2016

@ Gérald

> Pas de quoi s’inquiéter. L’auteur de cet article choucrouté et cousu de fil rose piétinant Frédéric Lordon est un supplétif du parti socialiste, Bruno Roger-Petit. Sa pseudo-indignation contre cet économiste engagé qui aurait le tort de situer son action et celle de 'Nuit debout' « hors du champ démocratique », fait long feu. Cet article, on dirait du Le Foll : « Allô, quoi, la gôche ! »
J’aime notamment cet intertitre de notre démocrate sidéré : « 'Nuit debout' a bien une feuille de route, tracée par un chef ». Tremblez braves gens, Lordon-le-Terrible et ses égorgeurs rôdent dans vos rues !

Denis


[ PP à Denis - On a l'impression depuis quelques semaines d'assister à un dérapage vers "l'anti-bolchevisme" bourgeois de 1937. A cette différence près qu'en 1937 l'URSS existait et que le PCF était dur ! Aujourd'hui, on a du mal à voir où se cacherait le Péril Rouge... Mais il y aura tout de même un point commun entre 2017 et 1937 : Roger-Petit parlant comme Finkielkraut ("le nouveau totalitarisme envahit nos rues"), ça exhale un parfum d'immédiat avant-guerre. ]

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Écrit par : Denis / | 26/04/2016

@ PP

> Je dois préciser, à propos de « Nuit debout » et de l’article de BRP pointé par Gérald, que j’ai de la sympathie à la fois pour Frédéric Lordon, économiste aux travaux convaincants (touchant, notamment, la limite à imposer à la convoitise de l’actionnariat), et pour Alain Finkielkraut.
Limite du premier en l’occurrence : vouer aux gémonies le philosophe académicien bouté hors de place de la République par quelques gauchistes la semaine dernière, ce que Lordon fait en des termes très désobligeants – il y va fort : « Nous voilà sommés d’être inclusifs, violence du capital et violence identitaire raciste, violence dont Finkielkraut est peut-être le propagateur le plus notoire ».
Comment expliquer cette violence verbale ? (laquelle est condamnable dans la mesure où elle pourrait déboucher sur des violences d’un autre type, vu les esprits faibles ou dérangés qui semblent graviter en marge de ces Nuits debout).
Sur les méfaits du libéralisme économique, Lordon et Finkielkraut pourraient peut-être se rejoindre. Mais pas sur ce que Lordon nomme l’« identitaire raciste », dans lequel, je suppose, il brocarde ce judéochristianisme sans foi, propre à Finkielkraut (sans foi et donc sans espérance et sans charité ?). L’écrivain est en effet facilement caricaturé pour ce qu’il laisse percevoir de défiance vis-à-vis de l’étranger de confession musulmane, trop rapidement réduit à son antisémitisme ou antisionisme réel ou supposé. En tout cas, quand je parle de Finkielkraut avec des amis ou des collègues c’est comme ça qu’il est perçu la plupart du temps.
Finkielkraut, comme d’ailleurs le confrère « polémiste » revendiqué Zemmour, expriment me semble-t-il, à longueur d’écrits ou d’interviews pour le premier, d’éditos pour le second, cette peur de l’autre, et en particulier du musulman, du soumis, du non-acculturé, du différent…
Idée qui passe mal dans nos sociétés sécularisées et ouvertes.
Reste que Frédéric Lordon donne du coup dans le mimétique. Là où on attendrait un vigoureux « N’ayons pas peur », débattons avec tous, il claque la porte au nez de Finkielkraut : « Débattons entre nous ».
Par pitié, Alain et Frédéric, n’ayez pas peur !
Peut-on changer la société, peut-on faire la révolution, quand on a peur ?
Confions-les l’un et l’autre à saint Jean-Paul II…

Denis


[ PP à Denis :
- Merci de ces réflexions.
- Finkielkraut n'a pas été conspué par des gauchistes mais par une dizaine de membres des jeunesses du PCF : ce qui n'est pas la même chose. Je constate que les commentateurs de droite, attachés par réflexe au mythe du "noyautage anarchiste" (?), n'ont pas voulu tenir compte de ce fait. ]

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Écrit par : Denis / | 26/04/2016

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